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Essai Dacia Spring 2025: la citadine électrique qui défie Paris, mais pas l’autoroute

Essai Dacia Spring 2025

Paris s’éveille, bruyante et indisciplinée. Scooters qui frôlent, bus arrogants, cyclistes pressés. Dans ce chaos quotidien, une petite silhouette se fraie un chemin : la Dacia Spring. Elle prétend au rang de SUV, mais évoque plutôt une glacière motorisée. Depuis son restylage, pourtant, elle affiche un visage plus sérieux, empruntant au Duster ses codes visuels. Une question s’impose très vite : à quoi peut bien servir cette électrique, vendue comme la plus abordable d’Europe ?

Un design qui change le regard

Le constructeur roumain n’a pas négligé le style. Optiques en « Y » à LED, boucliers marqués, capot redessiné. Seul le toit conserve les traits de l’ancienne version. Longue de 3,70 mètres, large de 1,58 mètre, la Spring se rapproche davantage d’une trottinette carrossée que d’un SUV. Mais le gabarit n’est pas son principal atout.

Avec 984 kg seulement en version haute, la Spring se distingue dans un monde où les électriques dépassent 1,6 tonne. Ce poids plume a une conséquence inattendue : à Paris, elle échappe aux horodateurs. Toute voiture sous la barre de la tonne profite du stationnement gratuit. Pendant mon parcours, je me suis garé partout, sans payer. Dans une capitale où chaque place vaut de l’or, c’est un privilège rare.

À l’intérieur, l’essentiel et rien de plus

Le poste de conduite a été revu. Derrière le volant réglable, un écran 7 pouces affiche vitesse et autonomie. Selon la finition, un second écran 10 pouces trône au centre, compatible Android Auto et Apple CarPlay. Pas de luxe, mais une interface claire.

Quatre places seulement, une banquette rabattable en un bloc, et un coffre de 308 litres extensible à 1 004 litres. Les finitions varient selon la version : cuivre pour l’Extrême, rouge brique pour l’Expression. En option, un petit frunk s’ajoute à l’avant, idéal pour ranger un câble.

Comportement routier : ville conquise, route subie

Sous le capot, un moteur de 65 chevaux. Le 0 à 100 km/h en 13,7 secondes n’impressionne pas, mais le couple immédiat compense en ville. Résultat : la Spring bondit aux feux rouges et se faufile avec agilité.

En circulation urbaine, ma consommation est restée sous les 11 kWh/100 km. Avec une batterie de 26,8 kWh, l’autonomie atteint 250 km. Suffisant pour plusieurs jours sans recharge. Sur route nationale, la consommation grimpe à 13,5 kWh/100 km, ramenant l’autonomie à environ 200 km. Direction Fontainebleau : la limite apparaît vite. À 90 km/h, la direction devient légère, la tenue de cap incertaine. Sur autoroute, inutile d’insister : la Spring avoue ses faiblesses.

En revanche, dans Paris et sa proche banlieue, elle excelle. Créteil, Melun, Barbizon : j’ai enchaîné les arrêts sans jamais chercher un horodateur. Là, la Spring devient une arme redoutable.

Recharge : lenteur assumée

Sur prise domestique, 11 heures sont nécessaires. Avec une wallbox 7 kW, comptez 4 heures. En option, un chargeur DC 30 kW permet de récupérer 80 % en 45 minutes. Pas de record, mais la philosophie est claire : la Spring se branche la nuit, comme un smartphone, et repart au matin.

Prix plancher, mais concurrence affûtée

C’est son argument phare : 16 900 € en Essential 45 ch, 17 900 € pour l’Expression 45 ch, 18 900 € en Expression 65 ch et 19 900 € pour l’Extrême. Des tarifs qui en font la reine de l’entrée de gamme, même sans bonus écologique, la production étant basée en Chine.

Mais l’horizon s’assombrit. La Citroën ë-C3, plus grande et mieux équipée, arrivera bientôt à 19 990 € avec une petite batterie. Surtout, la BYD Dolphin Surf Active se profile comme rivale directe : même prix que la Spring Extrême, mais avec 88 chevaux, une batterie de 30 kWh et un équipement plus riche. Certes, plus lourde, donc privée du stationnement gratuit parisien, mais séduisante pour qui cherche puissance et confort.

Une citadine assumée

La conclusion s’impose. La Dacia Spring n’est pas une routière. Elle n’a ni l’endurance ni la rigueur pour avaler l’autoroute. Mais en ville, elle transforme la mobilité. Sa légèreté devient un privilège : circuler librement, se garer sans payer, consommer peu.

À Fontainebleau, elle m’a rappelé ses limites. À Paris, elle m’a offert la liberté. Son rôle apparaît clairement : une citadine pragmatique, conçue pour l’usage urbain, qui prouve qu’une électrique peut être simple, légère et accessible sans perdre son sens.

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