Trois ans après son lancement, la Dacia Spring, la citadine électrique la moins chère du marché, s’offre un restylage bienvenu. Toujours produite en Chine par Dongfeng, cette nouvelle mouture conserve sa philosophie « low-cost » tout en apportant quelques améliorations notables.
Un look plus SUV
Le design de la nouvelle Spring s’inspire largement du Duster, le SUV à succès de la marque. Avec ses 3,70 mètres de long, elle arbore désormais une allure plus robuste et « SUVisée ». La calandre, encadrée par des feux de jour LED, et les phares pentagonaux lui confèrent une identité visuelle plus affirmée. Les protections en plastique sur les flancs et les passages de roue renforcent son côté baroudeur urbain.
Sous le capot, peu de changements
Côté technique, Dacia n’a pas révolutionné sa formule. La Spring conserve sa petite batterie de 27 kWh, offrant une autonomie d’environ 200 km en conditions idéales. Deux motorisations sont proposées : 44 ch pour le modèle de base (à partir de 16 900 €) et 65 ch pour les versions Expression (18 900 €) et Extreme (19 900 €).
La recharge reste le point faible de la Spring. En courant alternatif, elle est limitée à 3,7 kW, nécessitant plus de 8 heures pour une charge complète. La recharge rapide en courant continu (30 kW) n’est disponible qu’en option sur les versions 65 ch, moyennant un supplément de 600 €.
Un intérieur modernisé… mais toujours basique
L’habitacle bénéficie de quelques améliorations bienvenues. Le modèle haut de gamme « Extreme » s’équipe enfin d’un écran central de 10 pouces, compatible Apple CarPlay et Android Auto. Pour répondre aux nouvelles normes européennes, la Spring intègre désormais des systèmes d’aide à la conduite comme la reconnaissance des panneaux, l’alerte de fatigue ou l’assistant de maintien de voie.
Le volant réglable en hauteur et un petit écran couleur de 7 pouces derrière le volant apportent une touche de modernité. Cependant, l’ambiance intérieure reste spartiate, dominée par le plastique noir.
Des compromis assumés
Sur la route, la Spring ne fait pas de miracles. Avec ses 65 ch (ou 44 ch en entrée de gamme) et son couple limité à 113 Nm, elle se contente de suivre le flot de la circulation urbaine. La direction manque de précision et le confort de suspension est rudimentaire, surtout sur les ralentisseurs. L’habitabilité arrière est également sacrifiée, avec un espace aux genoux très limité.
Mais Dacia assume ces compromis, rappelant que la majorité des clients de la Spring parcourent en moyenne 37 km par jour. Pour un usage urbain ou périurbain limité, la petite électrique remplit son office.
Un pari sur l’avenir de l’électrique accessible
Malgré ses limites évidentes, la Spring a le mérite d’exister. Avec plus de 30 000 exemplaires vendus en Allemagne, majoritairement à des particuliers, elle prouve qu’il existe un marché pour l’électrique abordable.
Certes, ses performances (0 à 100 km/h en 13,7 s pour la 65 ch, 19 s pour la 44 ch) et sa vitesse de pointe limitée à 125 km/h ne séduiront pas les amateurs de sensations fortes. Mais pour de courts trajets quotidiens, la Spring peut se révéler une alternative intéressante aux citadines thermiques.
En proposant l’accès à la mobilité électrique à moins de 17 000 €, Dacia espère convaincre les sceptiques et démocratiser cette technologie. Un pari audacieux, qui pourrait bien payer à l’heure où le prix des voitures électriques reste un frein majeur à leur adoption massive.