La toute nouvelle Fiat Grande Panda se présente sur un terrain peu encombré. À part sa cousine, la Citroën C3, avec qui elle partage sa base technique, elle ne croise vraiment que la route de la Dacia Sandero. Deux modèles abordables, deux philosophies, une confrontation attendue.

Les arguments de la Dacia Sandero

La Sandero n’est pas la voiture la plus vendue d’Europe par hasard. Elle doit son succès à un rapport prestations-prix imbattable, qui en fait le choix de la raison. Dans cette version 1.0 TCe 90 ch essence avec boîte automatique, la citadine roumaine séduit par sa transmission à variation continue d’origine Nissan. Cette CVT, dotée de sept rapports virtuels, supprime l’effet d’emballement habituel de ce type de boîte et adoucit les relances.

La gestion gomme aussi les faiblesses du petit 3-cylindres à bas régime, ainsi que le léger creux du turbo perceptible en boîte manuelle. Résultat : une grande douceur de conduite et la possibilité de renforcer le frein moteur grâce à la position « Low ». Un avantage que la Grande Panda, équipée d’une régénération hybride, n’égale pas.

Reposant sur la plateforme CMF-B partagée avec la Renault Clio, la Sandero ne brille pas par son dynamisme, mais elle se montre rigoureuse et un peu moins sous-vireuse que la Fiat. Bonus inattendu : l’ESC peut être partiellement déconnecté en mode « terrain meuble », un atout apprécié des conducteurs plus joueurs.

Son confort reste l’un de ses points forts. Les sièges se révèlent excellents, l’amortissement moelleux efface bien les ralentisseurs, et l’espace arrière est plus accueillant que celui de l’Italienne. Le coffre, avec son plancher modulable, devient presque plat une fois les dossiers rabattus.

En finition Stepway, la plus prisée, la Dacia reçoit des barres de toit, des jantes noires, des protections contrastées et surtout une carte mains-libres. La Fiat, elle, impose encore une clé traditionnelle. Parmi les options, un toit ouvrant électrique ou une roue de secours, absents du catalogue Panda. Même le petit clip permettant de fixer un smartphone contre l’écran multimédia illustre l’esprit pratique de la Sandero.

Côté prix, l’écart reste significatif. Cette version automatique dépasse 20 000 €, mais la finition Journey tombe à 19 000 €, et la version d’entrée de gamme, avec son 1.0 atmosphérique de 65 ch, ne coûte que 12 990 €. Incontestablement, la Sandero demeure la voiture la plus abordable du marché.

Les charmes de la Fiat Grande Panda

La Grande Panda, quatrième génération du best-seller italien, change de stature mais pas d’âme. Plus longue de 4 m, elle garde les traits de la petite Panda originelle : lignes cubiques, feux verticaux, arches marquées et signatures graphiques rappelant la « boîte à malice » de 1980. Même son nom, prononcé « Grandé », sonne comme un clin d’œil à ses origines.

À bord, le charme opère immédiatement. La planche de bord, ovale et originale, évoque la piste d’essai sur le toit du Lingotto de Turin, monument industriel de Fiat. Les matériaux, issus du recyclage de 140 packs de boisson, ajoutent une dimension durable et colorée. Sur la version La Prima, on découvre même un élégant insert en bambou.

La dotation technologique place la Panda un cran au-dessus. Un combiné numérique de 10 pouces, un écran multimédia connecté de 10,25 pouces, une console centrale inspirée de la Panda des années 80 : l’ensemble respire le modernisme. À côté, la Sandero, avec son compteur analogique et son écran 8 pouces, paraît plus austère.

Les sièges renforcent encore ce sentiment de montée en gamme. Bien dessinés, matelassés, agrémentés de surpiqûres jaunes, ils offrent un confort visuel et tactile supérieur.

Sous le capot, l’avantage bascule nettement. Le petit 1.2 PureTech micro-hybridé développe 110 ch et 205 Nm de couple, assisté par une machine électrique de 28 ch. Couplé à une boîte robotisée double embrayage, il procure plus de vivacité que le 3-cylindres Dacia. Certes, l’hybridation ne permet que de courts roulages électriques, mais elle réduit la consommation et surtout le malus, limité à 150 € contre plus de 1 300 € pour la Sandero.

Côté châssis, la plateforme SmartCar de Stellantis confère rigueur et précision à la conduite. La direction, mieux calibrée, se révèle plus communicative que celle de la Dacia. Avec 350 litres de coffre (et 52 litres supplémentaires sous le plancher), la Panda marque encore des points.

Notre verdict

Dacia et Fiat ont réussi leur pari : proposer des voitures simples, accessibles et agréables à conduire. La Sandero conserve son statut de référence en matière de prix et de rationalité. Mais la Grande Panda, plus moderne, plus équipée et mieux motorisée, l’emporte d’une courte tête.

DACIA SANDERO

Les + : douceur de conduite – confort – habitabilité arrière – boîte CVT agréable
Les – : présentation intérieure fade – plastiques durs – consommation en hausse sur route rapide

FIAT GRANDE PANDA

Les + : design affirmé – présentation intérieure valorisante – performances supérieures – sobriété – coffre généreux
Les – : suspension ferme – boîte robotisée non sélective – tarif élevé en finition La Prima