Plusieurs propriétaires de véhicules Dacia ont déposé une plainte pénale à l’encontre du groupe français Renault et de son partenaire Nissan, rapporte par Le Parisien.

Cette plainte accuse les constructeurs de pratiques frauduleuses et trompeuses mettant en danger la vie des personnes et causant d’importantes dégradations. Elle est portée par Me Christophe Lèguevaques, avocat au barreau de Paris, et représente actuellement 1 782 personnes. Les plaignants se concentrent sur le moteur 1.2 TCe, monté sur environ 400 000 véhicules entre octobre 2012 et juin 2016, qui présente des problèmes de surconsommation d’huile, d’usure prématurée et, dans certains cas graves, de casse du moteur. Cette problématique affecte plusieurs modèles tels du groupe que le Dacia Duster, la Lodgy, la Renault Captur, la Clio IV, la Kadjar, la Mégane 3, la Scenic 3, la Nissan Juke et le Qashqai. Il convient de mentionner qu’un groupe Facebook compte aujourd’hui plus de 7 000 victimes en France, avec des groupes similaires en Angleterre, en Belgique et en Espagne.

Cette plainte pénale marque la dernière étape d’un litige qui perdure depuis plusieurs années, impactant les relations entre les constructeurs et leurs clients. En 2019, l’UFC-Que choisir avait révélé une note interne mettant clairement en évidence le problème de surconsommation d’huile. Des documents internes et confidentiels, ont été repris par quotidien Le Parisien, confirment ces constatations, qui démontrent que la surconsommation d’huile est la principale cause de défaillance du moteur, avec une augmentation des cas de fusion des soupapes d’échappement. Les avocats des plaignants disposent de nombreux éléments de preuve, tels que des rapports d’audit interne et des mémos destinés aux mécaniciens, fournis par des lanceurs d’alerte. 

Toutefois, certains de ces éléments ne sont pas encore utilisables en justice. En juin 2022, une procédure en référé a été engagée pour obtenir les preuves du comportement abusif du groupe. En mars de cette année, la juge des référés du tribunal de Versailles a ordonné la communication forcée de certains éléments, mais Renault a fait appel de cette décision, retardant ainsi la transmission des documents demandés.