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Le Dacia Bigster bouscule les codes : une montée en gamme assumée

Dacia Bigster 2025

Le pari semblait fou. Plus de 30 000 € pour une Dacia : l’idée pouvait faire sourire. Et pourtant, Dacia Bigster s’impose comme un tournant pour la marque roumaine. Avec ce SUV 5 places, positionné comme le grand frère du Dacia Duster, le constructeur s’aventure sur un terrain qu’il n’avait encore jamais foulé : celui des modèles plus haut de gamme. Huit mois après son lancement, les chiffres commencent à parler. Et ils sont éloquents.

Une marque fidèle à sa promesse

Depuis sa renaissance sous l’impulsion de Renault en 1999, Dacia a bâti son succès sur une équation simple : proposer des véhicules solides et abordables. Au fil des années, la gamme s’est étoffée, s’est modernisée et a séduit les automobilistes européens en quête de bon sens et de prix justes. La Dacia Sandero en est la preuve : elle domine les ventes aux particuliers en Europe, loin devant ses rivales, en incarnant la fiabilité et la simplicité.

Cette solidité commerciale s’est transformée en zone de confort. Mais Dacia a décidé de s’en extraire avec le Bigster. Un choix audacieux, presque risqué. Car en visant des rivaux comme le Nissan Qashqai, le Volkswagen Tiguan ou le Peugeot 3008, la marque rompt avec ses repères. Elle joue désormais dans une catégorie où la légitimité se construit difficilement.

Une montée en gamme assumée

Avec 4,57 m de long, le Bigster affiche une stature imposante. Ses équipements n’ont rien à envier aux modèles concurrents : toit ouvrant panoramique, jantes de 18 pouces, finition soignée. Jamais une Dacia n’avait autant revendiqué une telle ambition. La version hybride 155 ch, qui dépasse largement la barre symbolique des 30 000 €, incarne ce virage stratégique.

Ce positionnement interroge. Peut-on convaincre une clientèle habituée à associer Dacia à des tarifs serrés ? La réponse semble déjà émerger.

Des chiffres de vente prometteurs

Depuis sa commercialisation début 2025, le Bigster a séduit près de 9 200 acheteurs. Certes, c’est trois fois moins que la Sandero, mais ce volume le place au coude-à-coude avec des références du segment : Renault Austral (13 000 unités), Tesla Model Y et Volkswagen Tiguan (autour de 10 000 unités). Ces chiffres sont d’autant plus parlants que le Bigster a débuté sa carrière avec un léger retard, ses prix n’ayant été révélés que le 9 janvier.

Autre enseignement : la clientèle est en grande majorité composée de particuliers. Une surprise relative, car Dacia espérait séduire davantage d’entreprises. Pour l’instant, ces dernières ne représentent qu’environ 10 % des ventes. Mais cela n’entame en rien la dynamique de ce modèle, qui tire la marque vers le haut.

Une nouvelle clientèle à conquérir

Avec des commandes dépassant les 32 000 €, Dacia explore des territoires qu’elle ne connaissait pas. Ce Bigster marque une étape stratégique : celle de la montée en gamme assumée, sans renier les fondamentaux qui ont fait le succès de la marque.

Pour l’heure, la mission est bien engagée. Mais le vrai test viendra après l’effet nouveauté. Le rythme de croisière déterminera si le Bigster peut durablement s’imposer sur un segment où la concurrence est féroce.

Un équilibre délicat à préserver

Le constructeur devra conserver son ADN : simplicité, efficacité et prix contenus. Car au-delà du Bigster, Dacia prépare d’autres échéances cruciales : le renouvellement de la Sandero et de la Dacia Spring. La première devra s’adapter à l’hybridation, la seconde affronter une concurrence électrique de plus en plus agressive, notamment celle de Leapmotor T03.

En résumé, le Bigster ne se contente pas de jouer les SUV familiaux. Il symbolise une nouvelle ère pour Dacia : celle d’une marque qui monte en gamme sans trahir son ADN populaire. Une mission difficile, mais pas impossible. Les chiffres des prochains mois en diront plus.

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